Professeur des Universités
- Notice
biographique -
Sociologue de l’éducation, je m’intéresse à la transformation des frontières (spatiales, temporelles et symboliques) de l’action publique éducative : les compositions, recompositions et « mouvements » qui accompagnent le développement des institutions qui ont pour mandat de former les individus, avec une attention particulière sur les reconfigurations de la scolarisation. Je cherche à mieux comprendre en quoi, et comment, ces transformations sont solidaires (dépendantes autant qu’actrices) de celles, politiques, économiques et sociales plus globales qui trament nos sociétés contemporaines. Et je m’attache à questionner les logiques de différenciation, cognitive et sociale, les inégalités, les formes de subjectivation et finalement les modalités de lien social, qu’elles engagent.
Du point de vue empirique, j’ai réalisé plusieurs enquêtes, à partie de méthodologies qualitatives : sur la production des inégalités et des difficultés scolaires comme sur d’autres problèmes sociaux et publics qui ont émergé et guidé la réflexion collective depuis les années 1980 (appel d’offre sur les « violences à l’école », sur le « décrochage scolaire » et les processus de « déscolarisation », sur la « diversité et l’hétérogénéité des publics »…), ainsi que sur la conception et la mise en œuvre des politiques et dispositifs qui s’essaient à résoudre ces problèmes.
Dans cette dernière orientation, deux grands chantiers ont progressivement permis de construire le programme de recherche aujourd’hui poursuivi. Le premier a pris la forme de la coordination d’une vaste étude tout à la fois diachronique et synchronique comparative : celle des politiques dites d’éducation prioritaire observées dans huit pays européens (projet EuroPEP ). L’étude ,qui a donné lieu à plusieurs publications (en français, Vol1, et Vol2, et en anglais) a permis d’accroître la connaissance de ces politiques, non encore ainsi étudiées dans une visée comparative, tout en permettant de contribuer au questionnement sur l’émergence des « nouvelles politiques éducatives », les transformations curriculaires et les possibilités actuelles de justice sociale en matière de scolarisation. Quant au second chantier, celui-ci porte sur ces autres actuelles déclinaisons des politiques éducatives territorialisées voyant le monde scolaire de plus en plus appelé à s’intégrer, ou du moins à participer, à la production d’« espaces éducatifs locaux », sous l’égide de l’investissement accru des collectivités territoriales, dans une visée partenariale et participative. Voir à ce propos l’article, La territorialisation des politiques éducatives en France : des tensions récurrentes.
De 2011 à 2015, j’ai été missionné pour mettre en place puis diriger un observatoire national sur ce thème (Observatoire Poloc, IFE- ENS de Lyon) notamment en suivi de la réforme des rythmes éducatifs avec généralisation des Projets éducatifs de territoire (PEdT).
Ce programme de recherche se poursuit actuellement par la co-coordination d’un travail de recherche sur les actuelles « Cités éducatives » dans plusieurs villes en France, dans le cadre du Réseau scientifique national Cités Éducatives & Recherches en éducation (CÉRE).
Par ailleurs, je m’intéresse à l’œuvre du sociologue Britannique Basil Bernstein, développant les bases d’une « sociologie de la pédagogie » et de la « production, reproduction culturelle ». Après avoir contribué à la redécouverte et à l’approfondissement de cette œuvre, avec Philippe Vitale (Actualité de Basil Bernstein, Savoir, pédagogie et société, PUR, 2008 ; Knowledge, Pedagogy and Society. International Perspectives on Basil Bernstein's Sociology of Education, Routledge, 2010), mon travail s’attache ici à renforcer l’élaboration du « langage de description » (permettant d’outiller les enquêtes empiriques) élaboré par Bernstein et à compléter ses apports méconnus dans le domaine des théories de la justice scolaire.
Ceci a notamment donné lieu à la récente publication du dossier « Justice, éducation, démocratie : recherches sur les « droits pédagogiques » d’après Basil Bernstein », dans la Revue française de Pédagogie , n°220, 2023.
Je poursuis un angle de réflexion parallèle sur l’épistémologie des sciences sociales, les ontologies du social, la production et la circulation des savoirs, les rapports entre connaissance ordinaire et savante et le changement social.
- Publications
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Pour accéder à l'ensemble des publications, merci de consulter :
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Daniel Frandji, « Le territoire scolaire dans la territorialisation », Intervention dans la journée d’études « les territoires de l’école : que peut l’action publique ? » Groupe d’Histoire sociale, Paris, 26 janvier 2019
Daniel Frandji, « La théorie, la recherche, et son ontologie sociale, au risque de la transition démocratique chilienne. Pour une autre syntaxe éducation et démocratie ? ». Intervention au séminaire « Politiques éducatives et lutte contre les inégalités France - Amérique latine », Université Paris 8, 17-18 décembre 2018.
Daniel Frandji, « Dans les frontières mouvantes de l’action publique éducative locale ». Intervention pour le colloque et le workshop « Politiques éducatives : le temps de la conception », organisé à Genève, les 8 et 9 novembre 2018 (sous la direction de Barbara Fouquet-Chauprade, Georges Felouzis & Sonia Revaz ).
- Traduction
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Basil Bernstein, « Démocratie et Participation. Observations sur le thème de l’éducation et la démocratie », traduction Emily Besson et Daniel Frandji, in Revue Française de Pédagogie, N°220, 2023, 105-117