Publié le 24 août 2020 Mis à jour le 3 avril 2021

de Jean-Noël Luc, Jean-François Condette et Yves Verneuil

Jean-Noël Luc, directeur de l’ouvrage, est professeur émérite d’histoire contemporaine à Sorbonne Université. Jean-François Condette est professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lille. Yves Verneuil, historien contemporanéiste, est professeur en sciences de l’éducation à l’Université Lumière Lyon 2 et chercheur au laboratoire Éducation, cultures, politiques (ECP).

Panorama de l'histoire de l’enseignement de la maternelle à l’université, de l’époque napoléonienne jusqu’à nos jours

Au début du XIXe siècle, une minorité d’enfants, surtout masculine, fréquente une école élémentaire, tandis que l’enseignement secondaire accueille environ 2% d’une génération. Deux siècles plus tard, l’instruction est obligatoire, pour les deux sexes, de 3 à 16 ans, et la plupart des bachelier.es (80% de leur génération) suivent des études supérieures. Cette aventure collective est l’œuvre d’acteurs multiples, publics et privés, nationaux et locaux. Analyser ses objectifs, ses modalités et ses résultats offre un observatoire privilégié sur les politiques éducatives, ainsi que sur la société, ses valeurs, ses dynamiques et ses blocages.
Trois actes ont été retenus pour appréhender une histoire plus riche en permanences qu’en ruptures. La première époque se situe entre l’émergence d’un système scolaire d’État, au début du XIXe siècle, et la fin des années 1870. L’âge de la République enseignante dure, ensuite, de 1880 à 1940, avant la rupture partielle de Vichy. L’École de masse – étudiée ici jusqu’à la fin des années 2010 – se construit, depuis la Libération, à travers deux « explosions scolaires ». Une dernière partie propose une autre lecture, thématique, de la scolarisation à travers plusieurs panoramas diachroniques consacrés à ses acteurs et à son expansion quantitative, ainsi qu’aux reconfigurations institutionnelles et professionnelles du système.
Cette démarche fait ressortir des faits particuliers, comme la création napoléonienne de l’Université, les innovations de la décennie 1880, le destin de l’École pendant les deux guerres mondiales, le moment Mai 68 et les grandes réformes ultérieures, mais également des temporalités spécifiques, des continuités ou des inflexions, masquées par le seul calendrier politique. 

Cet ouvrage s’appuie sur des travaux récents en histoire de l’éducation. Il présente les personnels, les usagers et la vie quotidienne des établissements, ainsi que les contenus enseignés et les aléas de l’innovation pédagogique. Il analyse la question du genre et les épreuves des deux guerres mondiales. Il évoque l’éducation spécialisée, l’éducation surveillée, l’éducation populaire et l’École en situation coloniale. Il expose les différents éléments du débat, ancien et animé, autour de l’École de masse, dont les insuffisances ne sauraient masquer les réalisations. Autrement dit, et sans passer sous silence les dysfonctionnements du système scolaire au cours des cinquante dernières années, cette synthèse ne cherche pas à incriminer systématiquement l’École de masse en général et l’Éducation nationale en particulier.