Mise à jour le 03 déc. 2022
Publié le 3 décembre 2022 Mis à jour le 3 décembre 2022

Le but de cette recherche est de comprendre la relation perceptivo-motrice et cognitive d’un.e etudiant.e avec son environnement numérique d’apprentissage, par l’analyse de son cheminement et de ses traces oculaires (eye-tracking). Cette recherche permet de rendre compte des manières d’apprendre en documentant les aptitudes cognitives et physiques mobilisées par les étudiant.es pour « naviguer » et travailler dans un milieu numérique.

Les résultats obtenus permettront d’examiner ce que perçoit l’étudiant.e et ce qui fait sens pour elle/lui lorsqu’elle/il travaille à distance sur une plateforme en ligne à partir des ressources mises à disposition. Autrement dit, l’ergonomie de l’environnement numérique (l’interface utilisateur) lui permet-elle de mettre en place des stratégies d’usage efficaces au service de ses activités pédagogiques ? Pour cela, il est nécessaire d’analyser l’expérience utilisateur à travers l’étude des saccades oculaires, des gestes, des postures qui permettent d’émettre des hypothèses sur ce qu’il perçoit en termes de sens, d’utilité, d’efficacité, à partir d’utilisations effectives.

La perception est ici étudiée de manière sensori-motrice et cognitive. Dans la lignée des travaux qui se revendiquent de la cognition située et de la cognition distribuée (Suchman, 1987 ; Scribner, 1984 ; Cole, 1971 et Theureau, 1992), la cognition est liée à l’action des sujets dont les données (flux d’action) seront saisies par l’eye tracker. Cet outil permet de réincarner la perception et conduit à être attentif aux manifestations corporelles, aux gestes, aux postures et aux attitudes d’une personne en train d’observer un écran. Comment un.e etudiant.e mobilise les environnements numériques d’apprentissage qui lui sont mis à disposition ? Dans quels lieux ? Comment s’exécute la continuité du cheminement qui contribue à fabriquer une nouvelle image cohérente de la tâche à effectuer ? Comment s’élabore l’organisation des prises de décision (Gibson, 1979) et des indices (Ingold, 2002 ; Ginzburg, 1980) en un cheminement ? Comment est vécue cette activité et comment prend-elle place dans un environnement familier ou non (regards hors écran, par exemple puisqu’il s’agit d’un projet sur la perception « en milieu naturel ») ? Comment s’inscrit-elle dans une démarche pédagogique ?