SexEducation. Les politiques d’éducation à la sexualité en France : une approche multiniveau

Le projet SexEducation étudie les modalités d’institutionnalisation et de réception de l’action publique en matière d’éducation à la sexualité en France (EAS) depuis 2018 à trois niveaux – national (central), intermédiaire (académies) et local (lycées) – et les effets de cette institutionnalisation sur les publics visés (élèves et professionnels). Il entend proposer une première recherche empirique d'envergure sur un sujet d'actualité sensible, à fort enjeu, et peu traité par la recherche. L'approche théorique retenue, interdisciplinaire (sociologie, science politique, sciences de l'éducation, santé publique), envisage cette institutionnalisation comme la combinaison de trois processus qui constituent les trois axes de recherche du projet. L’axe "configurations" étudie les configurations d’action publique en matière d’EAS à l’œuvre à différents niveaux (modalités de structuration des interdépendances, pouvoir de cadrage exercé). L’axe "trajectoires" est consacré à l’examen des trajectoires socioprofessionnelles des acteurs qui mettent en œuvre l’EAS aux trois niveaux étudiés (parcours personnels, engagements dans la carrière). L’axe "problématisations" enfin étudie les luttes définitionnelles et les points de passage obligés de la réflexion collective en matière d'EAS à ces trois niveaux. Sur le plan méthodologique, le projet consiste en une analyse ethnographique multi-située de l’action publique au niveau des acteurs de la régulation centrale, dans trois académies contrastées (Clermont-Ferrand, Créteil et Lyon) et dans trois lycées dans chaque académie (2 publics et 1 privé). Trois méthodes seront privilégiées (entretiens individuels semi-directifs, observations et analyse documentaire) auxquelles s'ajoutera un questionnaire adressé aux élèves de seconde des lycées étudiés. Le financement d'un contrat doctoral est par ailleurs demandé pour financer une enquête ethnographique au long cours auprès de promotions d'élèves de seconde sur leur appropriation de l'EAS.